Lionel est de retour. Retour de l’homme par qui le scandale n’arrive jamais. Lionel se raconte. Du matin au soir, page après page, à commercer sa camelote. Lionel est radio actif, omniprésent sur la FM. Lionel au micro. Ondes de choc. Bof bof ! Du réchauffé. Drapé dans le rôle qu’il s’est construit et que lui seul veut interpréter : l’honnête homme, plus intègre que jamais. Voilà bien ce que je lui reproche. Et je ne suis pas le seul. Je peux tout passer à un homme politique, tout pardonner. Absolument tout. Vraiment. Mais pas l’honnêteté. Pas cet absolu d’honnêteté. Cette quête aussi prétentieuse qu’absurde. Quel manque de savoir vivre ! Quel manque de fair-play ! Quel affreux spectacle ! Tu parles d’un exemple. Dégoulinant de devoir accompli et autres niaiseries ; beurk beurk beurk ! Une société où le crime ne paie plus est une société finie, une société sclérosée qui a atteint ses limites. Seule l’infraction peut lui garantir un semblant de liberté. Mais Lionel est Lionel. Vierge. Blanc comme neige. Incorrigible, inébranlable, Lionel n’a jamais connu l’excitation de taper dans la caisse. Cette terrible première fois qui entraine les suivantes. Jamais. Innocent. Une vraie tête d’innocent. Mais poissard comme pas un. Pas plus tard que la semaine dernière, en pleine tournée radiophonique promotionnelle de tristes mémoires, Lionel se fait voler la vedette par la disparition du premier martyr de la cour des comptes, l’autre honnête homme souffre-douleur qui portait le péché du monde politique. Ils étaient deux. Un dans chaque camp. Il n’en reste qu’un. Lionel. Qui nous reste sur les bras comme un invendu. Impayable Lionel.
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