Cette chronique sera brève. Il faut qu’elle soit utile.
Je commencerai donc par signaler au ténébreux ministre de l’immigration et d’autres curiosités qu’il est contraire à la décence, au sens commun, aux bonnes manières, à la syntaxe, à l’amitié qu’on a de toujours pour la grammaire, à la rapidité du style, à la clarté, au confort vocal et, d’une façon plus générale, à tout ce qui fait plaisir d’être homme, d’employer le subjonctif à la suite d’après que. On ne dit pas : « j’ai expulsé des Afghans après que j’eusse constaté l’irrégularité de leur situation sur le territoire national », mais « après que j’eus » ; mieux encore : « quand j’eus » ; mieux encore : « après avoir constaté l’irrégularité » ; et mieux encore : « après le constat de » ; et si l’on veut être parfait : « en situation irrégulière », tout simplement. C’est bien meilleur. Il faut en profiter tout de suite, je préviens que je ne le répéterai pas. D’abord, c’est fatigant, ensuite tout le monde s’en moque, et enfin il existe une loi qui veut que chaque fois qu’on blâme une faute on en fasse une soi-même dans le texte de son sermon. Il faut donc éviter de corriger les fautes si l’on veut s’abstenir d’en faire. Le meilleur français est d’ailleurs parlé par des gens qui ne s’en occupent pas. Et qui s’en moquent. Sarkozy lui-même ... Je réécoute ses interventions plusieurs fois, c’est le plus grand amoureux de la langue de Voltaire et du franc-parler. Et qu’y trouvé-je ? « Tout ... que » avec le subjonctif ! « Tout ... que » demande l’indicatif ! On dit : « le peuple français tout accueillant qu’il est » et non « tout accueillant qu’il soit ». On dit : « si accueillant qu’il soit », on dit : « pour accueillant qu’il soit », mais il faut dire : « tout accueillant qu’il est ». Voilà pourtant où nous en sommes : Sarkozy lui-même ... Ce sont des choses qui découragent.
Et c’est ainsi qu’Allah est grand